Droit des locataires et propriétaires : les dernières évolutions à connaître

Au cours des dernières années, les législations concernant le droit des locataires et des propriétaires ont connu de nombreuses évolutions. Ces changements visent à instaurer un équilibre entre les droits et les obligations des deux parties, afin de protéger au mieux leurs intérêts respectifs. Cet article se propose de vous présenter les principales modifications législatives et jurisprudentielles qui ont marqué ce domaine du droit immobilier.

La loi ELAN et ses implications pour les locataires et propriétaires

Promulguée en novembre 2018, la loi Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN) a apporté plusieurs changements majeurs dans le droit des locataires et propriétaires. Parmi ces évolutions, on peut citer :

  • La possibilité pour le propriétaire d’inclure une clause résolutoire dans le bail en cas d’impayés de loyers ou de charges pendant plus de deux mois consécutifs. Cette clause permet au propriétaire de mettre fin au bail automatiquement après une mise en demeure restée infructueuse.
  • L’obligation pour le locataire d’informer son bailleur en cas de sous-location. En effet, la loi ELAN impose désormais au locataire d’obtenir l’autorisation écrite préalable du propriétaire pour sous-louer son logement.
  • La création d’un bail mobilité, destiné aux personnes en formation, stage, apprentissage ou en mission temporaire. Ce bail est d’une durée de 1 à 10 mois et n’est pas renouvelable.

Le plafonnement des loyers : une mesure controversée

Instauré par la loi ALUR en 2014, le plafonnement des loyers a pour objectif de limiter les augmentations de loyer dans certaines zones tendues. Cette mesure a été annulée en 2017 par le tribunal administratif de Paris avant d’être rétablie en 2019 par la loi ELAN.

Ainsi, dans certaines communes où la demande locative est supérieure à l’offre, les propriétaires doivent respecter un loyer de référence fixé par arrêté préfectoral. En cas de non-respect du plafonnement, le locataire peut saisir la commission départementale de conciliation et obtenir une diminution du loyer. Toutefois, cette mesure suscite des critiques quant à son efficacité réelle pour favoriser l’accès au logement.

La protection des locataires contre les expulsions abusives

Afin de protéger les locataires contre les expulsions abusives, plusieurs dispositifs ont été mis en place :

  • La trêve hivernale, qui interdit toute expulsion locative du 1er novembre au 31 mars, sauf exceptions (logement insalubre ou occupation illicite).
  • L’instauration d’un délai minimum de deux mois entre la notification du congé pour vendre ou reprendre le logement et la fin du bail, afin de permettre au locataire de se retourner.
  • La possibilité pour le juge d’accorder un délai de grâce pouvant aller jusqu’à trois ans en cas d’impayés de loyer, sous réserve que le locataire justifie de difficultés financières sérieuses et temporaires.

Les obligations des propriétaires en matière de travaux et d’entretien

Les propriétaires ont l’obligation de maintenir le logement en bon état et d’effectuer les travaux nécessaires pour assurer la sécurité et la salubrité des lieux. Parmi les évolutions récentes en matière d’obligations des propriétaires, on peut citer :

  • L’obligation pour le bailleur de fournir au locataire un diagnostic technique global (DTG) lors de la signature du bail, qui doit comporter notamment un diagnostic de performance énergétique (DPE) et un constat des risques d’exposition au plomb (CREP).
  • En cas de location d’un logement insalubre, le propriétaire peut être condamné à indemniser le locataire pour le préjudice subi.

D’autre part, la loi ELAN a renforcé les sanctions contre les propriétaires indélicats, notamment en instaurant une amende administrative pouvant aller jusqu’à 15 000 euros et une astreinte journalière en cas de non-exécution des travaux prescrits par l’autorité administrative.

La jurisprudence en matière de droit des locataires et propriétaires

Outre les évolutions législatives, la jurisprudence joue également un rôle important dans le droit des locataires et propriétaires. Ainsi, plusieurs arrêts récents ont permis de préciser certaines dispositions légales, notamment :

  • La Cour de cassation a confirmé que le propriétaire peut s’opposer à la présence d’animaux dangereux ou nuisibles dans le logement loué, même si le bail ne contient pas de clause spécifique à cet effet (Cass. 3e civ., 18 octobre 2018).
  • Les juges ont également rappelé que le locataire est tenu de respecter les règles de bon voisinage et peut être condamné à indemniser son bailleur en cas de troubles anormaux du voisinage (Cass. 3e civ., 28 juin 2018).

Au regard de ces évolutions législatives et jurisprudentielles, il est essentiel pour les locataires et les propriétaires d’être informés de leurs droits et obligations afin d’éviter tout litige ou conflit. N’hésitez pas à consulter un avocat spécialisé pour vous accompagner dans vos démarches et vous conseiller au mieux de vos intérêts.

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